Aucun diplôme ne garantit l’accès aux métiers de la finance, mais certains parcours ouvrent plus de portes que d’autres. Les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs concentrent la majorité des recrutements, alors que les licences universitaires restent minoritaires dans les banques d’investissement. Pourtant, quelques diplômés issus de filières atypiques parviennent chaque année à intégrer les établissements les plus sélectifs.La hiérarchie des diplômes reste stricte, même si les passerelles se multiplient entre les cursus. Les spécialisations précoces, souvent valorisées, ne suffisent pas toujours à compenser l’absence d’un établissement de prestige sur un CV.
Plan de l'article
Comprendre les enjeux et les atouts d’une carrière en finance aujourd’hui
Difficile d’échapper à l’influence de la finance dans l’économie française. Avec près de 5 % du PIB, ce secteur entraîne chaque année des cohortes de candidats, séduits par la variété des métiers et un marché de l’emploi vif. Les métiers de la finance forment une mosaïque : gestion d’actifs, analyse des marchés, contrôle de gestion, finance d’entreprise… Les banques, cabinets de conseil et grands groupes sont friands de profils issus de cursus exigeants.
Sécurité du poste, rémunération attractive : les ambitions sont portées aussi par le confort matériel qu’apportent certains métiers, où le salaire médian débute autour de 55 000 et grimpe jusqu’à 75 000 euros par an. Sur ce terrain, peu de secteurs rivalisent. Ceux qui passent par les meilleures écoles françaises partent parfois s’imposer dans les salles de marché de Londres ou les hubs de Singapour.
Le secteur évolue vite, accéléré par la digitalisation et l’essor du travail à distance, en nette hausse depuis 2020. Les compétences attendues se spécialisent davantage, mais la finance reste pourvoyeur d’opportunités. Les débouchés se diversifient, l’évolution interne est rapide, et la puissance du réseau professionnel, telle celle de la société française des analystes, ouvre des perspectives inédites.
Quels parcours d’études pour accéder aux métiers de la finance en France ?
En France, trois parcours dominent l’accès aux métiers de la finance. Le plus traditionnel : les écoles de commerce. HEC, ESSEC, ESCP… Ces marques font office de sésame vers la banque d’investissement, la gestion d’actifs, le conseil. Les admissions sont sélectives, les cursus souvent couronnés par un master spécialisé en finance. L’effort requis est conséquent, mais la contrepartie est réelle : majoritairement, les diplômés intègrent les grandes maisons du secteur, qu’il s’agisse de groupes français prestigieux ou de champions internationaux.
Autre choix solide : les universités et IAE. Paris-Dauphine, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IAE de Lyon… Derrière ces noms, des formations théoriques pointues, des taux d’insertion remarquables (jusqu’à 94 % à six mois pour l’IAE de Lyon), le tout pour un coût généralement inférieur aux grandes écoles. Les masters en finance délivrés misent sur la rigueur analytique et sur des compétences techniques appréciées sur le marché.
En parallèle, la voie montante demeure celle des écoles d’ingénieurs. Les profils sortis de Polytechnique, ENSAE ou CentraleSupélec cumulent maîtrise des maths et informatique, ce qui plaît aux recruteurs dans la finance quantitative ou les salles de marché. Avec la percée de la data science et du risk management, ces cursus deviennent de plus en plus recherchés.
Voici les trois filières qui, concrètement, ouvrent le plus d’horizons aux futurs financiers :
- Écoles de commerce : référence pour la banque d’investissement et la finance d’entreprise.
- Universités et IAE : parcours tourné vers la rigueur académique et l’accessibilité.
- Écoles d’ingénieurs : tremplin privilégié pour la finance quantitative et l’ingénierie financière.
Panorama des diplômes : du bac+2 aux certifications spécialisées
Les premiers diplômes post-bac, notamment le BTS comptabilité et gestion (CGO) ou le BUT gestion des entreprises et des administrations (GEA), donnent accès à des fonctions opérationnelles : finance d’entreprise, comptabilité, contrôle de gestion. Très prisés lato sensu par les services financiers de grands groupes comme des PME, ces cursus courts (deux à trois ans) forment des spécialistes prêts à l’emploi. Le bachelor en finance, aussi accessible dès le bac, permet de démarrer comme analyste junior ou assistant contrôleur de gestion, pour des salaires d’entrée variant entre 30 000 et 40 000 € brut annuel.
En poursuivant, la spécialisation s’affirme grâce à la licence économie-gestion, puis au master en finance. Diplômes universitaires, MBA spécialisés, titres d’écoles supérieures : tous ces chemins mènent vers l’analyse financière, l’audit, la gestion des risques. Certains MBA axés finance, disponibles dans des écoles reconnues, préparent à des fonctions avancées : credit risk manager, auditeur interne, analyste senior…
Les certifications internationales montent en puissance sur les CV des financiers. Le CFA (Chartered Financial Analyst), délivré par le CFA Institute, cible les analystes et gestionnaires d’actifs. C’est un vrai investissement personnel : 900 heures de révision, 36 mois d’expérience, moins de 40 % de réussite au premier niveau récemment. Le FRM (Financial Risk Manager), proposé par le GARP, sert d’étalon pour la gestion des risques, avec deux paliers d’examen et un taux autour de 45 %. Côté marchés français, la certification AMF valide la connaissance des règles spécifiques au secteur financier.
Autour de l’axe principal, on trouve aussi le DCG et le DSCG (comptabilité-gestion), ou des certifications sectorielles comme le CAIA pour la finance alternative. Réussir dans ce domaine ne repose pas sur un diplôme unique, mais sur l’articulation : formation structurante, expérience terrain concrète, et spécialisation pensée pour les besoins réels des marchés actuels.
Ressources et conseils pour approfondir son orientation dans la finance
L’orientation en finance n’a jamais été aussi riche en ressources. Plateformes spécialisées, forums, classements d’établissements, rapports sectoriels : la documentation ne manque pas pour comparer les formations et lire les retours d’expérience sur les métiers financiers. Les associations professionnelles proposent également des guides détaillés sur toutes les grandes filières du secteur : audit, contrôle de gestion, ingénierie financière, analyse.
Participer à des salons, assister à des conférences, dialoguer avec des anciens élèves ou professionnels, permet d’appréhender au plus près les enjeux du secteur. Ces temps d’échange donnent accès à la réalité du recrutement, aux attentes des employeurs et aux dernières tendances du secteur financier.
L’expérience en entreprise fait souvent la différence. Enchaîner stages, alternances, missions courtes : chaque immersion offre l’occasion de tester ses appétences et d’affiner son projet, tout en acquérant une maîtrise concrète des outils comme Bloomberg Terminal ou Morningstar Direct. Les domaines quantitatifs valorisent la programmation en Python, R ou VBA, autant de compétences susceptibles de faire la différence à l’embauche.
Pour renforcer sa préparation, voici quelques axes à envisager :
- S’initier à la comptabilité, à la gestion et explorer la fiscalité pour disposer de bases solides et transversales.
- Comparer les fiches métiers disponibles, s’informer sur les rémunérations et les taux d’insertion selon chaque spécialité visée.
Bâtir sa trajectoire en finance ne résulte d’aucune recette magique. C’est un équilibre précis entre formation, expérience, technicité et réseau : de quoi façonner, à force de détermination, un accès durable à ce secteur exigeant, et diablement stimulant.